Soizick De Tilly
Décidemment, le shangaïage est une pratique qui réussit bien à Griffon.
C’était à La Rochelle, une fin de saison avec un équipage décimé (Béribéri ? Scorbut ? Coups et blessures ? Contrôle fiscal ? On ne se souvient plus.)
Un ami du Captain Bioman, bien intentionné, envoi en secours « une équipière très compétente. Tu verras. Je ne t’en dis pas plus. Tu verras bien ».
On a vu.
Débarque sur le ponton Amel, Cyrillus de la tête au pied, la charmante Soizick de Tilly, cap-hornière (utilisant cependant les toilettes du bord) et polyglotte, Toscanini du GPS portable et de la carte SHOM embarquée, excellente au ponçage comme au vernissage. Une perle. (Comme quoi l’habit ne fait pas le moine…)
Oui, mais voilà, il y a un prix à payer !
En effet, jusqu’à cette régate de fin de saison 2006, l’équipage de Griffon était encore taïable et corvéable à merci, sans que personne n’y trouve à redire, et surtout pas le Capitaine, volontiers négrier à ses heures ;
Mais Soizick, qui a dû se faire exploiter dans une vie antérieure par des Capitaines Albanais ou Moldo-slovaques dont on préfère ne rien connaitre, a tôt fait de s’autoproclamer Présidente-Fondatrice de l’ADEG (Association de Défense des Équipiers (ou plutôt Esclaves dit-elle) de Griffon).
La Présidente (on ne peut plus l’appeler que comme ça), est donc désormais de toutes les négociations syndicales sur les quarts de nuit, les heures de ponçage, la qualité du vin à bord, le nombre de tours de manivelles (annualisé), les heures compensatoires, les paniers repas, et tout le toutim.
Un Grenelle permanent sur Griffon, en quelque sorte !
Le progrès social a un prix à payer. Mais quand même. Si ça continue sur ce train de vie on finira par avoir de l’eau chaude à bord !
Décadence, je vous dis … !