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Yachting Classique - Griffon 2006
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10 août 2002

Echouage 1 - Aout 2002 - Rivière de Lannion

img_7607Griffon rajeuni, en est à ses premiers bords sous voiles. Il a fière allure après sa quasi-totale réfection aux chantier naval de Benodet. Il termine son premier tour de Bretagne de Benodet à Bréhat, après l'aber vrach, il prévoit de faire escale à Loguivy, petit port sur la rivière de Lannion. Il s'agit pour l'équipage d'alors (Pierre-Loïc Chantereau, Pierre-Gaël Chantereau, Charles Viard et Jeff Tanguy) de déposer Jeff au bas de son jardin (enfin presque, voir photo) et de déguster au passage un fabuleux lieu au beurre blanc amoureusement préparé par sa maman... Tout un programme culinaire, et nous en salivions déjà après 5 jours et 5 nuits de mer assez délicats à tenter de prendre nos marques avec le bateau.

Bref tout semblait simple, presque gagné d'avance... c'était sans compter sur le tirant d'eau de Griffon (2,10 m), sur le mauvais réglage du GPS tout neuf et encore sauvage, sur les caprices de ladite rivière (rivière marine, cela à son importance) dont le chenal étroit se déplace dans la vase au gré des marées, sans compter sur ladite marée dont le coefficient du moment était plus fort que prévu entrainant un retrait des eaux plus important. Bref toutes les conditions finalement réunies pour que la fête tourne au cauchemard. Et c'est ce qui arriva, cherchant sa route au ralenti moteur Griffon talonna une première fois alors que sa trace GPS était au beau milieu du chenal "virtuel". Qu'à celal ne tienne, l'équipage ne se décourage pas, tant le repas à venir le motive et la faim le tenaille. Une petite boucle vers le large, et voilà le bateau qui s'engage à nouveau dans la rivière, plus à droite cette fois, vous savez pour ceux qui ont parcouru ces rivières marines bretonnes, tout près des rochers en granit et du chemin de halage. Pas trop près, le bateau est neuf ce serait dommage !!! Cela semble passer 50 mètres plus loin le bateau touche de nouveau le fond sableux, marche arrière toute... rien. La rivière est en milieu de décrue, le niveau baisse encore, le bateau est posé et bientôt il va s'incliner lentement, puis beaucoup plus jusqu'à se coucher sur le flanc, à 45° il est difficile de trouver une position confortable. Les riverains (le terme est adapté tant le bateau est proche de la rive) nous appellent, éclairent le bateau de leurs lampes torches (j'ai oublié de vous dire que la nuit est tombée il est 21h), nous proposent de l'aide que nous refusons sereinement.

Encore 3h de décrue puis 1h d'étale, puis encore 3h de crue, il est 4h du matin et le bateau de nouveau s'est redressé et flotte presque, encore quelques minutes et il flotte. Moteur pleine puissance en avant toute, nous passons l'estuaire et entrons triomphalement dans la rivière. A cette heure avancée, plus question de bon repas, ni même de penser atteindre le port de Loguivy... Nous n'avons qu'une idée : DORMIR !!! Nous cherchons à la torche le premier point de mouillage possible, devant nous on devine des dizaines de petites unités mouillées au hasard dans un désordre organisé, pas de visibilité à plus de 5 mètres, le courant est fort environ 5 à 6 noeuds, le bateau, doit-on le rappeler pèse près de 10 tonnes et avance au moteur. Autant dire que "gaffer" une bouée libre entre deux bateaux relève du pur miracle dans ces conditions plus que sportives. Comme quoi, en mer, les manoeuvres les plus simples peuvent vite devenir périllieuses voire dangereuses.

Le capitaine, qui "joue avec ses économies" comme il dit, décide de prendre la barre et d'adopter la technique, simple en automobile, dite du créneau. Je vous explique : demi tour proue vers la mer, moteur en avant pour garder de la motricité et de la manoeuvrabilité, juste ce qu'il faut de puissance pour contrer le courant, un peu moins pour se laisser glisser en marche arrière dans la rivière (vitesse sur le fond 1/4 de noeud) jusqu'à la première bouée libre... elle est à 50 m, ce sera vite fait. Une bonne heure plus tard, après force recommencements, nous tenons la bouée convoitée, non sans avoir au passage manqué d'éperonner une quantité non négligeable de canots et autres petits voiliers. Moteur coupé, silence lourd, il est plus de 5h du matin, le jour se lève presque. La marée descendra dans 3 heures et il faudra repartir... La nuit sera courte, mais bonne. Vers 9h l'équipier qui débarque profite du passage d'un pècheur en barque pour regagner le bord... fin de l'épisode. 

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Commentaires
F
J'omettrais d'évoquer les crabes de ma connaissance qui tachycardent dès lors que la quille de sa Griffonitude fend les sous flots (idem la rue) à moins de 150 milles; par contre, j'ai effectivement évoqué Loguivy de ta mère, seule bourgade bien Loti (Pierre) qui mérite d'être référencée, les autres n'étant que des avatars bretons
P
Le doute Masaï (comme dirait un mien chasseur de lion qui combattit Baden Powell lors de la guerre des Boers) mais si ton GPS indique Loguivy en rivière de Lannion, FAUT LE BALANCER LE GPS! Loguivy est au croisement du Ferlas et du Trieux.
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